Comme d’autres bateaux en plastique rotomoulée, le Tabur 320 a la privilège de pouvoir passer sur les galets d’une plage cauchoise sans dégâts. Mais, comme tout bateau, une vague peut tout détruire. Un bateau aime la mer, pas la terre!
Le mécanisme est facile à comprendre. On a une douzaine de noeuds de vent, et surtout une houle importante. On est à marée haute et les tas de galets montent à une angle raide. Le dernière fois j’ai eu un mât cassé, je tenté de surfer sur la vague en me mettant sur le tableau arrière pour empêcher la derrière du bateau de se lever. Sauf … la mer est plus forte qu’un homme.
Surfant sur la vague, le tableau arrière est levé haut, et l’avant du bateau s’enfonce dans les galets à une grande vitesse. L’inertie fait que l’arrière du bateau se lève jusqu’à mettre le bateau au vertical. Le navigateur est jeté hors de son embarquement. Ensuite le bateau tombe sur son côté et la vague suivante roule la coque sur le mât – mât cassé, voiles déchirés, haubans cassés. Et encore la mer réclame l’épave en tentant de l’aspirer dans le maelström. Là il faut de la volonté pour dire à la mer – « Non, tu n’auras pas mon bateau! Je vais le réparer« .
Ensuite, après l’émotion, c’est le constat froid d’avoir à trouver un gréement de remplacement faute de pouvoir trouver un mât d’origine pour son bateau. C’est d’où vient ma décision de ré-gréer mon 320 en Mirror.
Mon expérience m’amène à une réflexion simple. S’il y a une houle à la mer, éviter de rentrer à la plage à marée haute, ou jusqu’à deux heures avant ou après. Ne rentrez que sur une partie plate de la plage, car si vous surfez sur une vague, le bateau glissera à plat sur le sable. En plus, l’énergie de la houle se dissipe dans l’eau peu profonde, et vous serez porté par plusieurs petites vagues au lieu d’une grande vague. L’autre possibilité c’est comme à l’école de voile – quatre ou six hommes pour prendre le bateau de force pour empêcher l’avant de s’enfoncer dans les galets, mais c’est une opération à risque pour les hommes.
Morale de cette histoire: faites attention à la houle et à l’heure de la marée haute, et organiser votre sortie en conséquence. Rentrez au moins deux heures et demi avant la marée haute ou attendez le même temps après.
Voici une mauvaise rentrée sur une plage avec un dessalage. Il n’est pas facile de comprendre ce qui se passe, mais un bateau sur son côté dans les vagues est une mauvaise nouvelle. Il est probablement rentré en vent arrière, et peut être le bateau a lofé d’un coup. Comme il rentrait à la plage, son safran et sa dérive étaient déjà levés, et donc il n’avait plus la maîtrise de son bateau. Le navigateur, avec un coup de main, a réussi à ressaler le bateau sans dégâts. Ouf!
La mer et les plages de Saint Valéry en Caux
Qui oserait surfer cette vague? Pas moi!
Deriveur en Liberté 